Gouvernance partagée = partage des valeurs ?

Toutes les entreprises affichent leurs valeurs au fronton de leur communication, mais leur mise en application laisse parfois les salariés sur leur faim. Ils ne s’y retrouvent pas dans leur travail au quotidien. Les mots « engagement » ou « satisfaction client » arrivent souvent en bonne position. Or l’engagement des salariés est décuplé s’ils se sentent partie prenante. La satisfaction client est également très souvent parallèle à la satisfaction des employés. Dans les organisations où la Direction joue sincèrement le jeu des valeurs partagées, les collaborateurs sont reconnus pour leur apport à la marche de l’entreprise et encouragés à y contribuer.

L’un des moyens de faire vivre les valeurs de l’entreprise est la gouvernance partagée*. Ce nouveau mode d’organisation et de management alternatif s’appuie sur des atouts forts comme la confiance, l’autonomie et la créativité.

Nous vous proposons d’expliquer simplement comment la gouvernance partagée développe ces 3 valeurs.

La confiance

Le point de départ de la gouvernance partagée est une construction par cercles de responsabilités et non pas par un système hiérarchique. La parole de chacun est équivalente et apporte à l’ensemble.

Cette pratique développe en même temps la confiance vis-à-vis de soi, des autres, de l’organisation et des processus qui la régissent. Bien sûr, cette confiance se construit au fur et à mesure mais elle ouvre à une souveraineté individuelle : ma capacité d’affirmation de ce que je suis, ma vision, mes idées, mes différences, sans chercher l’approbation du groupe.

L’autonomie

Une personne est en charge d’un ou plusieurs rôles. Elle est autonome et souveraine pour agir dans le périmètre d’autorité défini par le cercle, afin de remplir ses missions. L’autonomie des rôles et leur alignement sur la raison d’être de l’organisation s’articulent comme les organes du corps humain : chaque organe a un rôle spécifique tout en étant interdépendant des autres.

La créativité

Dans les modèles néo-tayloristes qui guident encore nombre de nos organisations, l’innovation et la créativité sont le privilège de quelques-uns (R&D, marketing, méthodes, encadrement, …). Ces derniers sont souvent enfermés dans des silos qui empêchent la circulation de l’information et les échanges. Avec la gouvernance partagée, la créativité est l’affaire de tous. L’innovation est partout : produits et process bien sûr, mais aussi relation client, organisation, RH,… Avec un système de pilotage dynamique et une prise de décision redéployée, l’entreprise s’ouvre à la créativité de ses membres et à l’intelligence collective.

Pour conclure, la gouvernance partagée oblige, de la part des décideurs, à une certaine force de conviction et aussi une forme d’humilité. Cette pratique est un pilotage dynamique qui avance par tests, essais et amélioration continue. Le chemin est aussi important que le résultat.

Témoignage de Pascal, membre Dynamique Cadres, employé depuis 3 mois chez un fournisseur français d’électricité d’origine 100 % renouvelable. La gouvernance partagée a commencé à y être mise en place depuis 3 ans environ.

« Je travaille dans le pôle clients et nous sommes effectivement organisés en cercles. Je fais partie du cercle service clientèle professionnelle et je tiens deux rôles : le rôle clients prospects PME et aussi le rôle secrétaire du cercle.

Dès le début, j’ai remarqué que ma parole était acceptée par tout le monde et les échanges avec mes collègues étaient bienveillants. On m’a fait tout de suite confiance et les réunions liées au processus de la gouvernance partagée m’ont permis de connaître mes collègues très rapidement. Par exemple, on s’exprime dès le début de réunion de manière très authentique : on s’autorise à tomber les masques.

Ce qui m’a frappé aussi ce sont les réunions dites « opérationnelles » qui sont particulièrement efficaces. Tout le monde est focalisé pour trouver des solutions qui peuvent faire progresser le cercle. J’y ai toute liberté d’exprimer mes difficultés. On peut même dire que je suis considéré comme un intrapreneur, j’ai toute autonomie pour mener à bien ma mission. J’ai eu l’occasion de proposer quelque chose qui ne se faisait pas encore : au lieu de faire de la prospection par téléphone, j’ai proposé de prospecter en porte-à-porte les restaurateurs bio et vegan car pour moi c’était le meilleur moyen de créer rapidement un lien de confiance avec cette nouvelle clientèle.

Autre exemple fort de confiance et de transparence : tous les comptes-rendus de réunions opérationnelles et de gouvernance sont visibles par tous dans l’entreprise. Il en est de même de la description des rôles et des personnes qui en ont la charge.

Avec ce contexte, je me sens effectivement engagé dans mon travail mais sans ressentir de pression outre mesure. Je peux même dire que suis bien dans mon travail ! « 

Le Gad 13

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