Bien négocier son salaire à l’embauche


La question de la rémunération est au cœur de la relation professionnelle. Elle demeure un sujet sensible, parfois tabou, que nombre de cadres redoutent quand vient le moment inéluctable de l’aborder en entretien.

Pourtant, une négociation réussie repose avant tout sur une argumentation solide, une bonne connaissance du marché et une bonne dose de confiance en soi. Dans cet édito, nous vous donnons les bons outils pour bien négocier votre salaire à l’embauche !

Le package, la rémunération, le salaire : de quoi parle-t-on ?

Le package ou rémunération englobe tous les éléments de la compensation octroyée par l’entreprise en contrepartie du travail fourni, et ceci sous différentes formes qu’elles soient exprimées de façon :

  • monétaire : votre salaire de base brut (sur 12 mois ou plus), qui peut être complété d’une partie variable : primes (individuelles ou collectives), participation, intéressement…
  • autres avantages : les avantages en nature (ex : véhicule de fonction, téléphone, ordinateur portable…) + les avantages complémentaires (ex : titres-restaurants, chèques vacances…) + les avantages sociaux (ex : mutuelle, prévoyance…) mais également les aménagements organisationnels (ex : jours de congés supplémentaires, télétravail…)

Image 1 : https://www.talent.io/p/fr-articles/comprendre-ton-package-salarial

Préparer votre argumentaire, quels sont vos atouts ?

Rappelons-nous Socrate et son fameux « connais-toi toi-même ».

Avant de vous lancer, réalisez un bilan de votre valeur sur le marché en listant vos : compétences, expériences, atouts, succès et motivation pour le poste.

 

Connaître l’état de votre marché

La monnaie et la valeur des choses sont des conventions sociales. Aussi connaître l’état de votre marché est indispensable dans une bonne négociation.
En amont de l’entretien, il est important de réaliser une étude sur la rémunération du poste pour lequel vous postulez.

Vos critères seront : secteur d’activité, zone géographique, taille et dynamique de l’entreprise, management (ou pas) d’une équipe et sa dimension, rareté ou non de vos compétences sur le marché, niveau de rémunération moyen pour le poste.

Estimer une fourchette en étant confiant sur votre valeur ajoutée

Vous avez déjà listé vos compétences, expériences, atouts et succès pour préparer vos candidatures : vous connaissez donc votre valeur ajoutée !

Maintenant, il est temps de définir votre fourchette de rémunération et de faire connaître cette valeur à vos interlocuteurs.

Commencez par définir votre minimum non négociable : de quoi avez-vous besoin pour vivre, avez-vous besoin d’avantages complémentaires : télétravail, temps partiel, RTT ou congés ? C’est votre limite basse, ce qui vous est absolument essentiel et sur quoi vous ne transigerez pas. Toute offre ne cochant pas l’ensemble de votre package minimum n’est pas acceptable.

Définissez ensuite votre salaire rêvé : un maximum ambitieux mais justifié par votre valeur ajoutée et le marché. Soyez précis sur ce qui est inclus dans la proposition (part variable ou pas par exemple).

Lorsque vous annoncez votre fourchette, soyez stratège en prévoyant une fourchette qui soit d’environ 10 à 25 % au-dessus de votre minimum non négociable.

La rémunération se négocie tout au long du processus du recrutement. Chaque étape (entretien, emails, échanges téléphoniques) est l’occasion d’affirmer votre spécificité et votre valeur ajoutée. Oui, vous êtes un smartphone, mais vous êtes un Iphone, pas un Oppo. Vos questions pertinentes et votre attitude pendant tout le processus de recrutement en ont témoigné.

Faire sa négociation en toute confiance

Lors de la négociation elle-même, adopter une approche positive et confiante permet d’aborder la discussion sereinement et de poser les bases d’une rémunération en adéquation avec sa valeur.

Cette confiance peut reposer sur plusieurs éléments

Changer votre regard sur la négociation

La négociation n’est pas un risque, c’est l’opportunité de faire reconnaître votre valeur ajoutée concrètement.

Si vous êtes à ce stade de la négociation, le recruteur a déjà validé votre profil : l’entreprise reconnaît votre valeur. Évoquer la rémunération ne remet pas en cause l’offre ; au contraire, cela démontre votre capacité à négocier et à défendre vos intérêts, autant de compétences que vous pourrez ensuite mettre au profit de votre employeur.

Il est essentiel de voir cette étape comme une discussion constructive et non comme une confrontation.

Exprimer sa demande avec assurance

Dans certains cas, la fourchette de salaire est exprimée par l’employeur dès l’offre ou lors des entretiens.

Si cela n’est pas le cas, saisissez l’occasion de l’aborder. Vous aurez ainsi la chance d’ancrer la négociation autour d’un montant qui vous convient !

Voici deux approches possibles :

Plutôt que d’attendre que le recruteur aborde la question, soyez proactif : « Je suis très enthousiaste à l’idée de rejoindre votre entreprise. J’aimerais échanger sur la rémunération pour m’assurer qu’elle reflète mon expérience et la valeur que j’apporterai à l’équipe. »

Formulez votre proposition de manière positive : « Compte-tenu de mon expérience en X et de mes compétences en Y, ainsi que des références du marché, je souhaite une rémunération entre XX K€ et XX K€  »

Conseils pour nourrir la suite de votre négociation

  • Posez des questions pour comprendre la proposition qui est faite par le recruteur.
  • Prenez le temps de la réflexion en n’acceptant pas tout de suite.
  • Faites une contre-proposition éventuellement.
  • Explorez d’autres leviers dans la négociation : primes, formations, jours de congés supplémentaires etc…
  • Demandez une formalisation par écrit en fin de négociation.
  • Analyse des offres similaires

Vous possédez désormais plusieurs leviers pour vous engager avec assurance et crédibilité dans la négociation salariale lors d’un entretien d’embauche.

N’oubliez pas que la négociation ne se limite pas à une simple discussion sur votre futur salaire. Elle est une posture plus globale à mettre au service de votre force de travail et de votre valeur ajoutée, lesquelles sont aussi précieuses que des cauris !

Le GAD 17

 

 

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