Être ou le bien-être, là est la question !

Table de ping-pong, Happiness Manager, mise à disposition d’une salle de sport… Aujourd’hui, pour attirer et fidéliser les talents, les entreprises rivalisent d’imagination pour mettre en avant leur marque employeur et montrer aux futurs collaborateurs les avantages à les rejoindre et combien elles sont soucieuses de leur bien-être. Mais qu’est-ce que le bien-être au travail ? Quelles sont les attentes des salariés d’aujourd’hui ? Peut-être qu’une salle de réunion dotée de poufs et de corbeilles de fruits ne suffira pas à y répondre.

Depuis longtemps, les entreprises recherchent le bien-être des collaborateurs sur leur lieu de travail. Historiquement, ces initiatives, jugées peu importantes, ne constituaient pas une priorité pour de nombreux employeurs. Cependant, les choses changent : la notion de bien-être a évolué depuis les années 80. Les débats parlementaires portaient au départ sur la qualité de vie au travail, puis sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour aboutir à la loi du 17 janvier 2002 obligeant l’employeur à être le garant de la sécurité et de la santé physique et mentale des salariés au travail. La notion de bien-être a pris dans les années 2010 un sens plus large avec l’apparition de la notion de bonheur au travail. Désormais, le bien-être au travail devient un véritable enjeu pour les entreprises, car il est vecteur d’engagement des collaborateurs et donc de performance et d’efficacité.

Évolutions et impacts de la notion de bien-être au travail sur les modes de management et les mentalités des entreprises

La période difficile de crise sanitaire que nous traversons a eu un impact significatif sur le bien-être des collaborateurs. C’est un signal d’alarme pour de nombreux employeurs qui envisagent d’investir dans des initiatives de bien-être.

Les organisations doivent comprendre que le bien-être des collaborateurs va bien au-delà de la simple santé physique. Il s’agit de facteurs moins tangibles, à savoir l’humeur et la conscience de leurs collaborateurs. Par-dessus tout, le bien-être de ces derniers induit de les comprendre d’un point de vue holistique, ce qui n’est possible que dans des organisations centrées sur eux. Même si c’est difficile, ces temps sans précédent nous ont montré qu’une telle approche n’est plus une option, mais une nécessité absolue !

Le bien-être au travail apporte des avantages aux personnes, aux organisations, aux économies et aux communautés

Il aide les salariés à développer leur potentiel, à être productifs et créatifs, à établir des relations positives avec les autres, à mieux gérer le stress et à apporter des contributions significatives. C’est un facteur essentiel de l’engagement des collaborateurs et donc des performances de l’organisation.

La compréhension et l’application d’approches holistiques de la santé et du bien-être sont désormais beaucoup plus répandues sur de nombreux lieux de travail

Cependant, il existe encore un écart de mise en œuvre, de nombreuses organisations n’ayant pas encore pleinement adopté l’agenda de la santé et du bien-être. Investir dans ce dernier permet d’accroître la résilience, de réduire les absences, et d’améliorer les performances et la productivité. Néanmoins, les initiatives de bien-être n’atteignent souvent pas leur potentiel parce qu’elles sont isolées des activités quotidiennes. Pour en tirer un réel avantage, les priorités en matière de bien-être doivent être intégrées dans l’ensemble de l’organisation, dans sa culture, son leadership et sa gestion du personnel. Les acteurs de la gestion du personnel ont un rôle central pour faire avancer cet agenda, pour convaincre les cadres supérieurs d’en faire une priorité et pour s’assurer que les responsables hiérarchiques acceptent et défendent son importance.

Quelles sont les attentes des salariés aujourd’hui ?

En mai 2020, juste après le premier confinement, une étude montrait que pour 81 % des salariés, le bien-être au travail constituait un enjeu prioritaire pour leur entreprise. En septembre 2018, ils n’étaient que de 56 % (Étude IFP pour SIACI Saint Honoré et Wittyfit).

Les conditions de travail, ainsi que les attentes des individus, ont changé de façon spectaculaire au cours du siècle dernier (reconnaissance, épanouissement, utilité, etc.). Les collaborateurs d’aujourd’hui sont bien mieux formés et souhaitent un travail plus stimulant et plus gratifiant. Beaucoup sont amenés à construire leur carrière par une succession d’emplois dans plusieurs entreprises. Ils veulent être impliqués dans le processus décisionnel et choisir pour eux-mêmes. Les salariés aspirent à accéder à de plus grandes responsabilités et à s’initier à des tâches plus importantes, leur permettant d’acquérir plus d’expérience. Selon jobsearch.com, un cadre change en moyenne dix à quinze fois d’emploi au cours de sa vie professionnelle, ce qui l’amène à acquérir une plus grande adaptabilité au travail.

Le bien-être au travail est perçu différemment selon l’âge

D’après une étude réalisée par l’Ifop pour Monster, en 2017, les baby-boomers aspirent à la sécurité de l’emploi et pensent que les carrières sont définies par les employeurs. La génération X désire un équilibre entre vie professionnelle et vie privée et, bien qu’elle soit fidèle à une profession, elle ne reste pas nécessairement chez le même employeur. Les milléniaux (ou génération Y) souhaitent la liberté et la flexibilité et sont des entrepreneurs numériques, tandis que la génération Z aspire à la sécurité et à la stabilité. Par exemple, huit milléniaux sur dix attendent d’un manager qu’il agisse comme un mentor ou un coach. Les baby-boomers veulent qu’un patron soit éthique, juste et cohérent, tandis que 61 % de la génération X et 55 % des milléniaux pensent que le consensus au sein de l’équipe est important. Cependant, malgré leurs différences et leurs idées sur le lieu de travail, des similitudes existent entre les souhaits des générations actives, notamment davantage de possibilités de travail flexible et le sentiment d’être apprécié pour ses efforts.

Ce que les générations ont en commun :

Horaires et travail flexibles La popularité du 9h-17h semble sur le déclin, la plupart des employés souhaitant un horaire flexible, (dont environ 74 % des milléniaux et 94 % des baby-boomers) ainsi que du télétravail. Ce dernier ainsi que les espaces partagés attirent davantage les milléniaux que les rangées de bureaux et les ordinateurs fixes, auxquels les baby-boomers seraient plus habitués.

Avoir un impact Les employés de la génération Y sont prêts à rester dans une entreprise qui leur témoigne de la reconnaissance pour leur travail. Les milléniaux, la génération X et les baby-boomers aspirent tous à avoir un impact au sein d’une organisation, ainsi qu’à être reconnus pour leur travail. Les managers devraient donc commencer à responsabiliser et à encourager activement les employés de toutes les générations à réussir.

Motivation Le fil conducteur qui lie tous les employés lorsqu’il s’agit de la fidélité à l’entreprise et de la motivation est simple : l’appréciation.
En ce qui concerne l’ancienneté des employés, les entreprises dotées d’un solide programme de reconnaissance ont un taux de rotation du personnel plus faible. Si de nombreux employés préfèrent la valeur, la reconnaissance et l’appréciation à une prime annuelle ou à tout autre avantage de l’entreprise, un simple « merci » peut être le meilleur facteur de motivation qui soit. Une enquête récente a également révélé que les milléniaux donnent la priorité aux entreprises avec la meilleure réputation RSE, 74 % d’entre eux souhaitant que les valeurs de l’entreprise leur correspondent.

Ce phénomène est d’autant plus important que l’on prévoit que, d’ici 2025, la main-d’œuvre mondiale sera dominée par les milléniaux (35 %) et la génération X (35 %), les baby-boomers ne représentant plus que 6 % de la population active.

Pour les chefs d’entreprise qui doivent faire face à cet enjeu, le recrutement de talents est un vrai défi. L’autre pari est de réussir à motiver et à fidéliser les employés.

Le GAD 15

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