Reculer pour mieux sauter ou comment s’inventer un tremplin

 

Face à une succession d’échecs, de non-réponses suite aux démarches liées à la recherche d’emploi, il est normal de ressentir une baisse de motivation, de manquer de courage. La recherche de job n’est pas un processus linéaire et personne n’est épargné par les baisses de moral. Comment chasser la morosité, éviter de procrastiner, avoir un état d’esprit constructif et passer outre les freins qui nous arrêtent ? Une prise de conscience du contexte situationnel et personnel est d’abord nécessaire avant de se lancer dans l’invention de son propre tremplin, pour nous relancer dans notre recherche d’emploi avec succès. Il s’agit en effet de retrouver sa motivation, le courage d’avancer, de se relancer dans ses démarches lorsque l’on est en panne.

L’influence des freins sur la motivation

Les sources de démotivation sont multiples dans un contexte de recherche d’emploi.

Elles peuvent provenir de freins exogènes sur lesquels nous n’avons pas de moyen d’action. Il s’agit par exemple d’une conjoncture peu favorable telle que celle que nous vivons avec la situation sanitaire liée à la Covid provoquant une absence de visibilité, de l’attentisme à tous les coins de rue (moins d’offres, processus de recrutement rallongés et/ou dont l’issue est incertaine, etc.) ou encore des critères utilisés par les recruteurs, de discriminations.

Si nous n’avons pas de prise sur ce type de freins, la coloration des événements et la façon dont nous les vivons sont des éléments sur lesquels il nous est possible d’agir et grâce auxquels nous pouvons progresser. Cela appelle différentes attitudes face à l’adversité comme par exemple la résilience.

La baisse de motivation peut aussi avoir pour origine des freins dits endogènes, ceux qui nous sont propres et sur lesquels il nous est, par contre, possible d’agir. Il peut s’agir d’une appréciation que l’on porte sur nos actions, comme le fait d’analyser ses propres réponses à un recruteur pendant l’entretien au fur et à mesure, analyse qui peut vite faire perdre le fil lors de l’entretien : j’ai oublié de lui parler de cela quand j’ai répondu à sa question tout à l’heure ! Comment faire ? Je n’ose pas revenir sur ce point sinon que va-t-il penser ? C’est fichu… Une analyse a posteriori peut aussi conduire à des envies de renoncement lorsque les hypothèses que nous construisons pour expliquer par exemple un refus ou une absence de réponse nous sont défavorables. Pourquoi n’ai-je pas été retenu au final sur ce poste qui était fait pour moi ? J’ai dû être très mauvais ! Après tout ce temps passé à chercher un job, il y a vraiment un truc qui cloche ! Pourquoi ne suis-je pas rappelé par ce contact alors que je lui ai laissé un message ? Cela fait plus d’une semaine. Peut-être que ma situation ne lui donne pas envie de me parler. Cela ne vaut pas la peine de continuer à écrire, je n’ai plus envie de le faire.

Retrouver le courage d’avancer, la motivation : adopter un regard différent

Pour se relancer, il s’agit d’abord d’analyser ses propres freins, puis de replacer le curseur au bon endroit : la perception des événements, les hypothèses que nous formulons. L’analyse des événements se fait alors avec un autre regard, en voyant le verre à moitié plein avec un état d’esprit constructif : je n’ai pas été pris sur ce poste car il y avait certainement un candidat cochant plus de cases ou venant du réseau du directeur de la boite ou le poste a peut-être été transformé ou supprimé, etc. Cela ne remet pas en question ma valeur. Cette personne de mon réseau ne m’a pas rappelé car elle vit peut-être une séparation, un problème de santé. Elle me rappellera peut-être quand elle aura des éléments susceptibles de m’aider. Il y a mille raisons qui font qu’elle n’a pas rappelé mais je ne vais pas manquer de la relancer dans 1 mois.

Retrouver le courage d’avancer passe par le fait de ne pas se poser trop de questions sur les raisons et, quand on s’en pose, générer des hypothèses favorables. Après coup, c’est d’ailleurs souvent ce type d’hypothèses qui reflète le mieux la réalité. Il s’agit notamment de bannir l’image faussée et les diverses peurs (peur de déranger, d’aller vers les autres, de décevoir) et projections peu légitimes qui isolent et conduisent à la procrastination.

Cela passe aussi par un vécu positif des situations : je n’ai pas été retenu pour ce poste mais ces entretiens m’ont permis de m’entrainer, d’affiner mon speech pour la suite.

Enfin, il s’agit aussi d’avoir conscience de ses forces et limitations, de les accepter car cela nous permet de savoir faire passer des messages en adéquation avec qui nous sommes, de susciter l’envie d’écoute chez l’autre, chez le recruteur.

Les actions pour se remettre en selle

Adopter un regard optimiste et positif sur les situations aide à se remobiliser, même quand ces situations apparaissent,

de prime abord, peu stimulantes. La mise en place massive du télétravail provoquée par la situation sanitaire est par exemple propice à une reprise de contact avec des membres de notre réseau que la situation rend plus disponibles, mais peut être aussi plus stressés. Prendre des nouvelles constitue une excellente entrée en matière pour maximiser ses chances d’échanger avec ces personnes. Les périodes oscillatoires d’offres plus ou moins présentes doivent inciter à travailler sur le marché caché et donc à recourir au réseau ne serait-ce que pour obtenir des informations sur le secteur d’activité qui nous intéresse, les tendances pour l’avenir, les scénarii.

Au-delà de l’aspect professionnel, le fait d’entretenir ses relations amicales et/ou familiales est aussi un élément aidant à se remobiliser. Les encouragements, les témoignages de sympathie, l’empathie, influent notablement sur notre moral. C’est le moment de reprendre contact avec des amis dont on n’a plus de nouvelles depuis 1 ou 2 ans (avant le premier confinement). Il s’agit de générer des conditions permettant de se sentir entouré.

S’investir dans une association, faire du bénévolat pour se redécouvrir aux yeux des autres dans d’autres circonstances avec Benenova par exemple, développer les activités extra-professionnelles, sont de bons moyens pour nouer de nouveaux contacts. Dans le cadre d’activités sportives de plein air en petits groupes, on croise beaucoup de profils intéressants tels que des DRH, des consultants, des dirigeants de TPE, de l’industrie, des services, du spectacle etc. En plus de générer de nouvelles possibilités de rencontres, faire régulièrement du sport permet de retrouver de l’énergie et renforce le mental. Le réseau se construit aussi par les activités extra-professionnelles.

Le développement de ses connaissances, compétences, la formation (Moocs, webinaires, ateliers, etc. sessions interactives) ou encore la préparation d’une certification (langues, …) constituent des bons moyens pour se remettre en selle car ils nous permettent de continuer à être actifs au sein de différentes communautés, d’interagir avec les autres.

Enfin, la recherche de nouveaux horizons, le développement d’un projet professionnel sont des axes stimulants car ils ont pour but de nous amener sur une voie qui canalisera notre énergie. Cette démarche est nourrie par les échanges que nous avons avec différents contacts à qui nous pouvons par exemple demander, dans la philosophie du 360°, dans quel(s) poste(s) ils nous verraient bien dans l’avenir et pour quelles raisons. Elle peut aussi se faire en ayant recours à un coaching personnalisé, à des sessions de travail de groupes comme celles proposées par l’Apec. Recourir au conseil en image ou travailler son image avec des tutos sur le net permet aussi de se redécouvrir et se dépoussiérer de ses habitudes.

Toutes ces actions nous offrent finalement une nouvelle vision contextuelle de soi car elles représentent des actions novatrices pour le cerveau. Ceci revient à réinventer sa recherche d’emploi, comme le souligne le titre de l’ouvrage de Bruno Paillet de l’association « La tortue bleue ».

Il convient de se poser en offreur d’opportunités pour le recruteur, grâce aux actions qui auront découlé de notre recherche sur nous-même, sur le monde de l’emploi et sur nos compétences mises en œuvre et donc de « s’inventer un tremplin ».

La vision de nos candidatures s’en trouve modifiée : « Ne juge pas chaque jour à la récolte que tu fais mais aux graines que tu sèmes. » Il convient d’être patient pour bien prendre son élan.

Le GAD 17

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