De la prise de parole en GAD : l’ekklesia comme inspiration ?

Sur l’autoroute d’un retour de week-end, l’attention de l’un de nos GADiens, zappant sur la bande FM, fut attirée par une discussion relative à l’organisation des assemblées ou ekklesia (εκκλησια) dans la Grèce antique. C’est un des aspects séduisants de la démocratie  athénienne garantissant la possibilité pour chaque citoyen de se faire entendre.

Bien qu’écoutant d’une oreille distraite – conduite automobile oblige – il put capter les éléments suivants :

  • Chaque participant à l’assemblée a droit à la parole.
  • Il n’est pas interrompu mais une fois son tour passé, il ne parle plus.
  • Toute redite est interdite.

Ces quelques règles simples peuvent-elles être transposées en GAD ? Notamment pour le tour des présentations au sein de notre « ekklesia 16 », qui parfois s’éternise, au détriment des autres rubriques (actualités, focus) ?

Essayons :

  • Le premier GADien se présente.
  • Chaque écoutant formule ses remarques (constructives, bienveillantes mais non complaisantes) et pose ses éventuelles questions ; sans redite, sinon il passe son tour.
  • Le « présentant » n’interrompt pas les remarques et ne répond pas immédiatement aux questions. Cela l’incite à se concentrer et à prendre des notes, et évite que de multiples débats ne s’engagent.
  • Une fois toutes les remarques faites et questions posées, le présentant peut formuler un retour global.
  • On passe au GADien suivant et ainsi de suite.

La prise de parole au cœur de l’ekklesia antique n’était pas sans risque. Si chacun était libre de ses propos, il était aussi responsable de ce qu’il disait et tout autre citoyen pouvait lui en demander raison. Attention donc aux mots que nous employons, pesons chacun d’entre eux et rappelons-nous de leur force, de leur pouvoir. Certains mots peuvent être à l’origine de bienfaits mais aussi de graves conséquences, car une fois la parole prononcée, il est impossible de la « retirer ».

Plus notre parole est concentrée et ramassée, plus elle est puissante. Nous avons tous droit à la parole et à ne pas être interrompus. Mais par respect pour le groupe, restons attentifs à bannir le discours fleuve, soyons synthétiques et laissons un espace à ceux qui s’expriment moins spontanément.

Dans la Grèce antique, l’orateur était couronné de myrte, plante chère à Dionysos qu’il dut abandonner pour sauver sa mère des Enfers. Ce mythe nous rappelle que le droit à la parole est un privilège dont il ne faut pas mésuser.

Lors de certains ateliers APEC, l’animateur donne une balle à l’orateur, ce qui illustre bien le fait que la parole est temporairement accordée et qu’elle doit circuler. Dans nos GAD, la raison d’être de cette circulation de la parole est d’informer et d’instaurer pour tous un climat positif et constructif, ce qui requiert une posture d’écoute et de respect, sans bavardages.

Adoptons ces bonnes pratiques, elles nous seront précieuses dans nos GAD, et tout autre lieu de débats tant professionnels que personnels !

Nous vous souhaitons de riches échanges en ekklesia pour l’année 2019 !

Le GAD 16

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