L’entretien de recrutement masqué ou à distance : comment le vivez-vous ?

Les processus de recrutement se poursuivent mais Covid oblige, ils sont bousculés.
La crise  sanitaire est à l’origine de nouvelles pratiques et nous nous sommes adaptés à des entretiens en présentiel avec le port d’un masque ou en distanciel par visioconférence.
Voici nos observations et partages d’expérience.

 

 

Le port du masque conditionne le maintien des entretiens en présentiel

Toute rencontre, écrit le philosophe Jean Starobinski, est rencontre d’un visage. Or avec un masque on décrypte plus difficilement les réactions de notre interlocuteur. Nous sommes privés d’informations précieuses, le mouvement des lèvres, les moues, les marques d’impatience, les sourires ou absence de sourires… Tous ces signaux intuitifs nécessaires à l’ajustement de nos propos. Le port du masque nous impose une attention particulière à notre élocution : il faut parler plus fort et bien articuler.

Pour certains, la dissimulation du visage rassure car le recruteur ne perçoit plus embarras, rougeur, gêne, rictus… Cette nouvelle assurance libère leur énergie et renforce leur implication dans la relation. Certains membres de notre GAD ont même oublié la contrainte du masque au cours de l’échange.

Le développement des entretiens en visioconférence

Le changement de cadre transforme le rapport recruteur/candidat et vient rééquilibrer la relation : être chez soi dans un environnement familier est rassurant et permet l’organisation de sa place de travail. Il devient aisé de s’aider des documents disposés habilement autour de son écran et de s’y référer en cas de trou de mémoire !
La visio évite les déplacements, ce qui génère moins de fatigue et de stress, ainsi qu’une économie significative de temps et d’argent dans le cas d’entretiens éloignés de son domicile.
Enfin, les entretiens en distanciel peuvent inciter à postuler plus aisément sur des fonctions à l’international.

La visioconférence a aussi ses détracteurs :

Le candidat accueille dans son espace privé des personnes qui n’ont pas été invitées. L’échange se passe dans un lieu non neutre et oblige à être vigilant sur les informations livrées de son espace intime. Pour certains, ce mélange privé/professionnel peut être perturbant. Pour d’autres, la distance physique rend la rencontre moins réelle, avec le risque d’une moindre vigilance.

Notre écran nous met face à deux images, le recruteur et nous-mêmes. Notre visage affiché en permanence ne peut être oublié, rien ne nous échappe de nos réactions, de nos mimiques. En entretien physique, nous ne voyons que le recruteur !

La présence est par nature dynamique, elle est mouvement vers l’autre. Elle véhicule les tensions, les affinités, les attentes ou le désintérêt. Elle motive et stimule notre enthousiasme. Dans un entretien en visio, nous perdons une partie de cette énergie. La distance n’est pas seulement géographique, elle est aussi psychologique.

Ainsi, un membre du GAD habitué à utiliser l’humour en entretien physique l’évite en distanciel.
Le cadre de la vidéo réduit notre expression corporelle. La disparition des mouvements du buste, des gestes accompagnant notre élocution, peut être interprétée à tort par le recruteur comme un manque d’enthousiasme, de motivation, situation vécue par un membre du GAD. Notre regard fixé sur l’écran affaiblit également notre expressivité et nous fige dans une posture réductrice, nous transformant en « hommes/femmes troncs ».
L’entretien débute sans préambule, sans ce « sas préparatoire » que sont l’arrivée dans les bureaux, les premiers contacts, les premières impressions. Le candidat perd le ressenti lié à l’immersion dans les bureaux de l’entreprise : l’organisation, les collaborateurs, la disposition des bureaux, le code vestimentaire en vigueur et l’atmosphère. En conséquence il devient plus difficile de se projeter dans le poste.

La crise sanitaire induit des chamboulements dans les méthodes de recrutement, le port du masque s’impose en présentiel et les entretiens en visioconférence deviennent la norme.
Cette réflexion sur ces nouvelles pratiques nous a donné l’opportunité d’identifier certains écueils ; à chacun d’en dégager un enseignement et de s’adapter afin de conserver enthousiasme et motivation.

Le GAD 16

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